Les disco soupes : une lutte contre le gaspillage alimentaire dans un esprit communautaire et festif

Vous avez peut-être participé à une disco soupe dernièrement ? Si vous ne savez pas ce que c’est, ces 2 mots vous donnent d’ores et déjà un avant-goût du concept ! Déguster des soupes dans un cadre festif. Ou plus exactement, éviter le gaspillage de denrées considérées comme invendables par une action de revalorisation communautaire dans un cadre festif. C’est un mouvement qui s’est développé en réponse au gaspillage pratiqué par les grands circuits de distribution. Cette initiative, qui vise à réduire le gaspillage alimentaire, a indéniablement un aspect social : elle rassemble des personnes de tout âge qui partagent des intérêts communs : le souci de revenir à une échelle plus humaine dans notre mode de consommation, respect de la biodiversité.

Des dizaines de personnes se réunissent donc régulièrement dans le cadre de joyeuses sessions d’épluchage collectives et de préparation de plats dans une ambiance musicale et conviviale. Les plats préparés sont ensuite distribués gratuitement. Ces sessions sont également l’occasion de rappeler l’importance de la prise de conscience du gâchis alimentaire et permet aux participants d’échanger sur le sujet.

En outre, les disco soupes permettent de renouer avec nos racines : d’anciennes variétés de légumes figurent au menu. Les légumes ne sont pas calibrés ; toutes les formes, de tordues à biscornues, sont au rendez-vous.

Ce mouvement solidaire issu du Slow Food provient d’Allemagne, des schnippel disko, et s’est enraciné en France depuis 2012. Il rayonne maintenant dans la France entière et ne cesse de faire des émules autour du globe.

Vous partagerez bien un bol de soupe avec moi ?

Aude Lerner

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Voisins : un espace de coworking favorisant les synergies

Le monde du travail est en pleine mutation, comme en témoigne l’ouverture du nouvel espace dédié au coworking voisins.ch, situé à Plainpalais, au cœur de la ville. Cette ouverture répond à un besoin croissant de travailler différemment et à un constat irrémédiable : le temps est de plus en plus précieux, et il est indispensable de l’exploiter de manière optimale. Ainsi, dans la région du grand Genève, le temps de route pour se rendre à son travail ne cesse de s’allonger, ce qui influe grandement sur la qualité de vie. Voisins se veut donc comme un espace apportant une solution à cette problématique de la mobilité. Mais pas seulement.

Anne Ritz, qui est co-fondatrice et directrice de cet espace, décrit ce dernier en ces termes : « Ce n’est pas un espace dédié au télétravail, mais un véritable espace de vie à valeur ajoutée. Non seulement les personnes pourront venir travailler sur place, mais encore elles auront l’occasion de nouer des contacts et des relations avec les autres coworkers qui seront amenés à se soutenir mutuellement. » C’est donc un espace de créativité, favorisant les synergies et où est censé se créer une dynamique nourrie par les personnalités et les échanges.

En en mot, c’est le partage qui se trouve au cœur de la philosophie du projet. En partageant un espace de travail, on tisse immanquablement des liens et on forme une communauté.

Grâce à ce projet, les travailleurs auront accès à un espace pensé pour les accueillir. Situé dans une ancienne imprimerie, il en a conservé l’esprit. Le mobilier est facilement modulable, ce qui reflète l’esprit du travailleur nomade ; les tables brouettes peuvent être réagencées de manière à permettre le travail soit individuellement, soit en équipe. 85m3 sont dédiés à l’espace de coworking qui comprend une salle de de conférence de 18m3.

Question tarif, plusieurs formules sont proposées en fonction des besoins personnels des travailleurs. La cotisation de membre coûte 29 CHF/an. Des tranches horaires de 10, 20 ou 50 heures sont proposées à CHF 5/h. Cette formule permet au travailleur une souplesse certaine et si besoin il y a, il est possible de souscrire à une offre globale afin de bénéficier d’un accès illimité pour CHF 349/mois.

Cette initiative, qui préfigure les circuits économiques de demain, a été accueillie favorablement par la FER, Fédération des entreprises romandes, qui reconnaît que les modes de travail sont en pleine évolution et ne cessent de se diversifier. A l’heure où les nouvelles technologies nous permettent d’être facilement accessibles, et où la demande pour intégrer de tels espaces dépasse largement l’offre (500 requêtes dans le grand Genève), Voisins se positionne comme un prestataire en phase avec son époque. En plus de places de travail, il offre des prestations destinées à soutenir les entrepreneurs : service de secrétariat, juridique, de gestion de courrier, mise à disposition d’imprimante en 3D (clin d’œil à l’ancienne imprimerie!)… Viendra s’y ajouter au printemps prochain un café attenant à l’espace, qui parachèvera ce lieu de vie et d’échanges de proximité et en fera un véritable pôle de convergence.

Pour en savoir plus, rendez-vous sur http://www.voisins.ch.

Aude Lerner

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Projet « Cocorico » : « Ramenez les poules dans vos quartiers ! »

Après la mise en place de potagers urbains, c’est maintenant aux poules de migrer de la campagne vers les villes. Les poulaillers urbains sont un mouvement d’Outre-Atlantique qui prend de l’ampleur sur le vieux continent. Il faut le dire, il y a plein de raisons de se mettre à aimer les poules. Omnivores, les poules sont un réel compost ambulant. Elles picorent nos déchets organiques et les transforment en œufs. Ecologiques aussi, car elle réduisent les coûts énergétiques de transport. Economiques, car l’achat initial ne coûte qu’entre 8 et 50 CHF par bestiole, et ne demandent que relativement peu de travail. Les poules sont faciles à élever et ne nécessitent pas de beaucoup d’espace : le travail consiste essentiellement à les nourrir, changer l’eau, nettoyer la galerie et récupérer les œufs.

En revanche, d’un point de vue juridico-administratif, réussir à élever des volailles en ville n’est pas tâche aisée ! Les intéressés doivent se livrer à un sacré parcours bureaucratique ainsi que respecter un certain nombre de règles. Exemples : il faut une distance de 20 mètres minimum entre la basse-cour d’élevage et les habitants, le croquis de l’abri doit être approuvé par l’Office de la police des constructions, obtenir l’aval du voisinage, etc. Aux Etats Unis, malgré la popularité de ce phénomène, les entraves peuvent aussi être majeures. A Durham par exemple, l’association Hens (Healthy Eggs Neighborhood Supporters) a dû livrer un combat avec la municipalité pendant un an afin d’obtenir son autorisation, et les procédures à suivre et règles à respecter ne sont pas les moindres. Il faut noter que malgré l’ampleur de ce phénomène des volailles urbaines dans le pays de l’Oncle Sam, les villes qui autorisent cette pratique se comptent sur les doigts d’une main !

Somme toute : des poules en villes, ce n’est pas si facile. Or, la ville de Genève se place réellement à l’avant-garde en soutenant le projet « Cocorico » qui a pour emblème « Ramenez les poules dans vos Quartiers ! ». Lancé par Reto Cadotsch en 2012 (un des fondateurs aussi des jardins de cocagne, coopérative pionnière en agriculture contractuelle de proximité), ce projet a pour objectif d’accompagner les citoyens intéressés d’aménager leur petit poulailler. « Cocorico » offre des conseils, un mode d’emploi et propose un suivi de la mise en œuvre. Il faut dire que jusqu’à présent, le projet « Cocorico » se porte bien : son fondateur reçoit entre cinq et dix demandes mensuelles, tant pour des poulaillers privés que pour des poulaillers communautaires. Parmi les basses-cours bien implantées dans la ville de Genève, on compte le poulailler mobile du parc Beaulieu ainsi qu’un poulailler fixe à la Cour-Corderie, aux Grottes. « Cocorico » épaule aussi des projets dans d’autres quartiers, tel qu’aux Pâquis, aux Tours de Carouge ou à Plan-les-Ouates.

« Cocorico » s’inscrit par ailleurs dans une vision globale de la souveraineté alimentaire. Le projet lance une réflexion sur notre manière actuelle de consommer, sur les liens qui se tissent entre l’être humain et l’animal ainsi qu’entre le consommateur et l’éleveur. Il faut aussi savoir que dans le monde la quasi-totalité (99%) des poules utilisées pour la production commerciale (et même dans le circuit bio !) sont des espèces hybrides, conçues pour être au moins deux fois plus productives que les espèces anciennes. Par ailleurs, quatre multinationales se répartissent la propriété du patrimoine génétique de ces dernières ! Le projet s’engage donc à utiliser des poules d’espèces indigènes qui ne s’utilisent plus dans la production commerciale.

En conclusion : aimons les poules et apprivoisons-les ! Nous ne pouvons qu’espérer que d’autres villes pourront s’inspirer de « Cocorico » et pondre des projets similaires.

Marie-Claire Peytrignet

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