Alternatiba et Alternatiba Léman : pour une transition vers un monde durable

Depuis la crise économique de 2008, de nombreuses initiatives ont vu le jour pour tenter de trouver une réponse aux défis auxquels notre société contemporaine est confrontée. Sociaux, économiques, environnementaux, financiers, énergétiques, ces derniers sont multiples. Alternatiba et Alternatiba Léman sont des initiatives qui ont l’ambition de proposer des axes de réflexion  et de mettre en œuvre des actions concrètes afin de faire face à ces questions de premier ordre.

Une réponse au blocage politique

Ce mouvement est né de l’échec des négociations sur le climat tenues en 2009 à Copenhague. Fort du constat selon lequel les états ne disposent pas de la volonté nécessaire pour faire avancer les choses, et qu’il est encore temps d’agir, un mouvement citoyen des alternatives s’est créé afin d’apporter une réponse concrète à cette problématique. Né à Bayonne en France, il a rassemblé environ 10 000 personnes qui se sont retrouvées autour de conférences portant sur les enjeux environnementaux.

Contrairement aux atermoiements politiques, la question fédératrice brûlante en tête d’agenda d’alternatiba, elle, se veut très directe :

Quel avenir voulons-nous léguer à nos enfants ?

Car ce que sous-tend ce mouvement est une réelle volonté de poser les bases d’une vie meilleure pour les générations à venir. Ce mouvement est l’expression d’une démocratie participative, au sein de laquelle les citoyens se saisissent à leur niveau des enjeux climatiques et énergétiques. En se joignant à un tel mouvement, les citoyens prennent une forme d’engagement moral  et de leadership sur des questions vitales en contrepied du vide créé par des accords de haut-niveau non contraignants.

Un mouvement indépendant

Alternatiba se veut indépendant de toute influence politique. Placé sous le parrainage de Mme Hessel, il s’est conclu sur une déclaration traduite en 23 langues. L’objectif étant, d’ici la COP21, Conférence sur le climat organisée par les Nations-Unies à Paris en décembre 2015, de faire rayonner le mouvement à travers l’Europe.

Alternatiba Léman : un festival des initiatives locales pour le climat et le bien vivre 

Sensible à cette problématique, un collectif Alternatiba Léman se crée dès 2014 afin de tenir un festival des alternatives en septembre 2015. La particularité de cette manifestation : les personnes se trouvent au cœur de la dynamique de ce festival. Plus que jamais, nous sommes amenés à être acteurs de notre destin. Favorisant l’esprit d’initiative, ce mouvement privilégie l’autonomisation du citoyen : toute personne souhaitant contribuer à la recherche et la mise en place de solutions alternatives peut bénéficier d’un kit méthodologique afin d’être soutenu dans sa démarche.

Au programme figure une palette de thèmes qui se déclinent autour des enjeux climatiques et du bien vivre :

  • finance éthique,
  • économie sociale et solidaire,
  • deco-habitats,
  • mobilité douce,
  • agriculture et souveraineté alimentaire,
  • réparation et recyclage,
  • biens communs, biodiversité,
  • transition intérieure

Un festival en genèse

Ce festival des initiatives aura lieu du 18 au 20 septembre 2015 à Plainpalais. Un world café s’est d’ailleurs tenu en janvier 2015 à cet effet pour favoriser l’émergence d’idées dans un esprit collaboratif. 120 personnes se sont ainsi réunies pour réfléchir à la mise en œuvre du projet. Un deuxième world café, ouvert à tous, doit se tenir prochainement pour nourrir le processus et mettre en place les fondations du festival.

Afin de maintenir la dynamique et de sensibiliser un nombre croissant de personnes, Alternatiba Léman organise régulièrement des séances d’information sur le projet. L’association recherche actuellement des organisations et des bénévoles qui souhaitent s’impliquer dans ce projet. Si des consensus sont souvent difficiles à trouver au niveau politique par rapport au changement climatique, les citoyens peuvent, en s’exprimant de diverses manières, prendre le relai à leur niveau pour témoigner de leur attachement à cette problématique cruciale et faire émerger une prise de conscience collective.  C’est donc une dynamique à multiples facettes qui se met en place de par la diversité des acteurs qui en définiront les contours. Alors n’oubliez pas ! C’est vous et vous seul qui ferez le visage de ce festival des alternatives !

Pour plus d’informations, rendez-vous sur https://alternatiba.eu/leman/

Aude Lerner

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Le lama volant : A GOOD TIME FOR A GOOD CAUSE

L’aventure du lama volant a commencé en septembre 2014 lors d’un cours de communication qui s’intègre dans le cadre de l’opération « Par ton regard j’existe », un projet qui vise à impliquer les étudiants de la GSEM (Geneva School of Economics and Management) dans des causes humanitaires en les mettant en compétition.

De là est né le Lama volant ! Quatre jeunes étudiants Elise, Myke, Massaki et Antoine se donnent comme mission de récolter des fonds afin de développer les capacités d’accueil d’un internat dans le village de Chajlaya en Bolivie. En décembre 2014, le groupe arrive à récolter plus de 2’500 francs en organisant plusieurs activités et remporte ainsi le 1er prix. Deux mois après, les deux autres groupes The lighthouse et Zimba décident de fusionner avec le lama volant. Une fluo party aura lieu jeudi jeudi 19 mars au Point Bar Club, l’idée est de s’amuser, danser et faire la fête tout en permettant à des enfants d’envisager un avenir meilleur.

Pour plus d’information sur le lama volant vous pouvez consulter le site http://lamavolant.ch/ sans oublier de regarder la video https://vimeo.com/113851467 !

Amira Ben Ali

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DimanGE, l’association qui s’engage pour la cause du dimanche

Le dimanche… dernier jour du week end et considéré en Europe comme un jour de repos depuis Constantin 1er. Une définition prise bien trop souvent au pied de la lettre dans la cité de Calvin, où plusieurs personnes estiment que le manque d’activités les poussent de force au répis ! Pourtant, le dimanche est aussi le dies solis: le jour du soleil ou Sunday en anglais. Soit, une excellente excuse pour prolonger la joie de la fin de semaine.

Dans cet esprit, une équipe de brave gens, Johann Zoller et Nada El Aji se sont retroussé les manches et on décidé de fonder l’association DimanGE qui milite pour les dimanches heureux. L’idée leur est venue de « Make My Sunday » une startup basée à Toulouse qui propose des activités les dimanches adaptées aux envies des clients. DimanGE en revanche, prend des couleurs associatives. Le projet est composé de deux parties. D’une part, il vise à promouvoir les petits entrepreneurs locaux et leur proposer une plateforme pour faire connaître leurs produits. DimanGE offre donc une formule gagnant/gagnant, où ils les aident à organiser des ateliers pour soutenir l’économie locale, mais qui fait parallèlement office d’activité sympathique pour motivés du dimanche. A titre d’example, ils ont organisé un atelier de fabrication de bijoux avec NelBijoux (http://nelbijoux.ch), au pavillon bleu, coeur des grottes.

Le second objectif de DimanGE est simplement de proposer des activités pour le fun et pour s’éclater. Les dimanches ont connu des marathons cinéma, un atelier de couture, des cours de salsa, un photowalk, une randonnée au Salève suivie d’un BBQ végétarien, entre bien d’autres! Puis, DimanGE se propose aussi d’organiser des after-party, manière par excellence de couronner la fin festive des samedis soir. Sachez aussi que DimanGE est un projet collaboratif, vous pouvez donc leur écrire pour proposer des ateliers et activités, et c’est l’association qui s’occupera d’organiser l’évènement. Donc, si vous voulez pimenter d’avantage votre week-end et/ou vous engager pour la cause du dimanche, DimanGE est là pour vous!

Pour plus information, vous pouvez les trouver sur Facebook (DimanGE), aller sur leur site (http://www.dimange.ch) ou encore n’hésitez pas à leur écrire à info@dimange.ch.

Sur ces mots doux, bon début de semaine à vous!

Marie-Claire Peytrignet

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Les disco soupes : une lutte contre le gaspillage alimentaire dans un esprit communautaire et festif

Vous avez peut-être participé à une disco soupe dernièrement ? Si vous ne savez pas ce que c’est, ces 2 mots vous donnent d’ores et déjà un avant-goût du concept ! Déguster des soupes dans un cadre festif. Ou plus exactement, éviter le gaspillage de denrées considérées comme invendables par une action de revalorisation communautaire dans un cadre festif. C’est un mouvement qui s’est développé en réponse au gaspillage pratiqué par les grands circuits de distribution. Cette initiative, qui vise à réduire le gaspillage alimentaire, a indéniablement un aspect social : elle rassemble des personnes de tout âge qui partagent des intérêts communs : le souci de revenir à une échelle plus humaine dans notre mode de consommation, respect de la biodiversité.

Des dizaines de personnes se réunissent donc régulièrement dans le cadre de joyeuses sessions d’épluchage collectives et de préparation de plats dans une ambiance musicale et conviviale. Les plats préparés sont ensuite distribués gratuitement. Ces sessions sont également l’occasion de rappeler l’importance de la prise de conscience du gâchis alimentaire et permet aux participants d’échanger sur le sujet.

En outre, les disco soupes permettent de renouer avec nos racines : d’anciennes variétés de légumes figurent au menu. Les légumes ne sont pas calibrés ; toutes les formes, de tordues à biscornues, sont au rendez-vous.

Ce mouvement solidaire issu du Slow Food provient d’Allemagne, des schnippel disko, et s’est enraciné en France depuis 2012. Il rayonne maintenant dans la France entière et ne cesse de faire des émules autour du globe.

Vous partagerez bien un bol de soupe avec moi ?

Aude Lerner

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Voisins : un espace de coworking favorisant les synergies

Le monde du travail est en pleine mutation, comme en témoigne l’ouverture du nouvel espace dédié au coworking voisins.ch, situé à Plainpalais, au cœur de la ville. Cette ouverture répond à un besoin croissant de travailler différemment et à un constat irrémédiable : le temps est de plus en plus précieux, et il est indispensable de l’exploiter de manière optimale. Ainsi, dans la région du grand Genève, le temps de route pour se rendre à son travail ne cesse de s’allonger, ce qui influe grandement sur la qualité de vie. Voisins se veut donc comme un espace apportant une solution à cette problématique de la mobilité. Mais pas seulement.

Anne Ritz, qui est co-fondatrice et directrice de cet espace, décrit ce dernier en ces termes : « Ce n’est pas un espace dédié au télétravail, mais un véritable espace de vie à valeur ajoutée. Non seulement les personnes pourront venir travailler sur place, mais encore elles auront l’occasion de nouer des contacts et des relations avec les autres coworkers qui seront amenés à se soutenir mutuellement. » C’est donc un espace de créativité, favorisant les synergies et où est censé se créer une dynamique nourrie par les personnalités et les échanges.

En en mot, c’est le partage qui se trouve au cœur de la philosophie du projet. En partageant un espace de travail, on tisse immanquablement des liens et on forme une communauté.

Grâce à ce projet, les travailleurs auront accès à un espace pensé pour les accueillir. Situé dans une ancienne imprimerie, il en a conservé l’esprit. Le mobilier est facilement modulable, ce qui reflète l’esprit du travailleur nomade ; les tables brouettes peuvent être réagencées de manière à permettre le travail soit individuellement, soit en équipe. 85m3 sont dédiés à l’espace de coworking qui comprend une salle de de conférence de 18m3.

Question tarif, plusieurs formules sont proposées en fonction des besoins personnels des travailleurs. La cotisation de membre coûte 29 CHF/an. Des tranches horaires de 10, 20 ou 50 heures sont proposées à CHF 5/h. Cette formule permet au travailleur une souplesse certaine et si besoin il y a, il est possible de souscrire à une offre globale afin de bénéficier d’un accès illimité pour CHF 349/mois.

Cette initiative, qui préfigure les circuits économiques de demain, a été accueillie favorablement par la FER, Fédération des entreprises romandes, qui reconnaît que les modes de travail sont en pleine évolution et ne cessent de se diversifier. A l’heure où les nouvelles technologies nous permettent d’être facilement accessibles, et où la demande pour intégrer de tels espaces dépasse largement l’offre (500 requêtes dans le grand Genève), Voisins se positionne comme un prestataire en phase avec son époque. En plus de places de travail, il offre des prestations destinées à soutenir les entrepreneurs : service de secrétariat, juridique, de gestion de courrier, mise à disposition d’imprimante en 3D (clin d’œil à l’ancienne imprimerie!)… Viendra s’y ajouter au printemps prochain un café attenant à l’espace, qui parachèvera ce lieu de vie et d’échanges de proximité et en fera un véritable pôle de convergence.

Pour en savoir plus, rendez-vous sur http://www.voisins.ch.

Aude Lerner

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Projet « Cocorico » : « Ramenez les poules dans vos quartiers ! »

Après la mise en place de potagers urbains, c’est maintenant aux poules de migrer de la campagne vers les villes. Les poulaillers urbains sont un mouvement d’Outre-Atlantique qui prend de l’ampleur sur le vieux continent. Il faut le dire, il y a plein de raisons de se mettre à aimer les poules. Omnivores, les poules sont un réel compost ambulant. Elles picorent nos déchets organiques et les transforment en œufs. Ecologiques aussi, car elle réduisent les coûts énergétiques de transport. Economiques, car l’achat initial ne coûte qu’entre 8 et 50 CHF par bestiole, et ne demandent que relativement peu de travail. Les poules sont faciles à élever et ne nécessitent pas de beaucoup d’espace : le travail consiste essentiellement à les nourrir, changer l’eau, nettoyer la galerie et récupérer les œufs.

En revanche, d’un point de vue juridico-administratif, réussir à élever des volailles en ville n’est pas tâche aisée ! Les intéressés doivent se livrer à un sacré parcours bureaucratique ainsi que respecter un certain nombre de règles. Exemples : il faut une distance de 20 mètres minimum entre la basse-cour d’élevage et les habitants, le croquis de l’abri doit être approuvé par l’Office de la police des constructions, obtenir l’aval du voisinage, etc. Aux Etats Unis, malgré la popularité de ce phénomène, les entraves peuvent aussi être majeures. A Durham par exemple, l’association Hens (Healthy Eggs Neighborhood Supporters) a dû livrer un combat avec la municipalité pendant un an afin d’obtenir son autorisation, et les procédures à suivre et règles à respecter ne sont pas les moindres. Il faut noter que malgré l’ampleur de ce phénomène des volailles urbaines dans le pays de l’Oncle Sam, les villes qui autorisent cette pratique se comptent sur les doigts d’une main !

Somme toute : des poules en villes, ce n’est pas si facile. Or, la ville de Genève se place réellement à l’avant-garde en soutenant le projet « Cocorico » qui a pour emblème « Ramenez les poules dans vos Quartiers ! ». Lancé par Reto Cadotsch en 2012 (un des fondateurs aussi des jardins de cocagne, coopérative pionnière en agriculture contractuelle de proximité), ce projet a pour objectif d’accompagner les citoyens intéressés d’aménager leur petit poulailler. « Cocorico » offre des conseils, un mode d’emploi et propose un suivi de la mise en œuvre. Il faut dire que jusqu’à présent, le projet « Cocorico » se porte bien : son fondateur reçoit entre cinq et dix demandes mensuelles, tant pour des poulaillers privés que pour des poulaillers communautaires. Parmi les basses-cours bien implantées dans la ville de Genève, on compte le poulailler mobile du parc Beaulieu ainsi qu’un poulailler fixe à la Cour-Corderie, aux Grottes. « Cocorico » épaule aussi des projets dans d’autres quartiers, tel qu’aux Pâquis, aux Tours de Carouge ou à Plan-les-Ouates.

« Cocorico » s’inscrit par ailleurs dans une vision globale de la souveraineté alimentaire. Le projet lance une réflexion sur notre manière actuelle de consommer, sur les liens qui se tissent entre l’être humain et l’animal ainsi qu’entre le consommateur et l’éleveur. Il faut aussi savoir que dans le monde la quasi-totalité (99%) des poules utilisées pour la production commerciale (et même dans le circuit bio !) sont des espèces hybrides, conçues pour être au moins deux fois plus productives que les espèces anciennes. Par ailleurs, quatre multinationales se répartissent la propriété du patrimoine génétique de ces dernières ! Le projet s’engage donc à utiliser des poules d’espèces indigènes qui ne s’utilisent plus dans la production commerciale.

En conclusion : aimons les poules et apprivoisons-les ! Nous ne pouvons qu’espérer que d’autres villes pourront s’inspirer de « Cocorico » et pondre des projets similaires.

Marie-Claire Peytrignet

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Université Populaire de Genève

Créée en 1982, l’Université Populaire de Genève est l’exemple vivant qu’un apprentissage basé sur le bénévolat est possible.

Cette association compte environ 200 bénévoles qui permettent d’offrir une formation très variée. Axée en un principe par l’apprentissage de la langue française aux étrangers arrivés à Genève, année après année, l’Université Populaire agrandit son offre et son public. Il est ainsi maintenant possible d’apprendre des langues européennes telles que l’anglais, le français, l’allemand, l’espagnol mais aussi l’arabe, le coréen et même l’espéranto. Mais son programme n’est pas réduit qu’aux seules langues. Avec l’objectif d’un apprentissage continu tout au long de la vie, son offre s’élargit aussi avec des cours de culture générale, de comptabilité et d’informatique.

Tout dépend des enseignants et enseignantes et de ce qu’ils maîtrisent et veulent apprendre aux autres. Parmi leurs profils on trouve des personnes de parcours divers et, pas forcément en relation avec l’enseignement, mais surtout des personnes motivées qui veulent partager leur langue, culture et/ou savoir-faire.

D’un point de vue économique, l’Université Populaire bénéfice de subventions de l’Etat et de la Ville de Genève, de dons ainsi que des cotisations des membres. Les installations utilisées sont mises à disposition par des collèges et d’autres institutions, hors les heures de cours.

Mais le mouvement de l’éducation populaire n’est pas exclusif à Genève: les premières universités populaires en Suisse apparurent en 1919 à Bâle, Berne et Zurich, au milieu d’une crise politique du pays qui about it à la grève générale de 1918.

Hors des frontières helvétiques, le mouvement d’universités populaires est très puissant dans l’ensemble de la Scandinavie (lancé par Grudtvig au milieu du XIXe siècle), en Allemagne avec plus de 1000 universités populaires ainsi qu’en France, lancé par Condorcet, considéré comment le « fondateur » de l’éducation populaire.

Peu importe où elles se trouvent, elles permettent de poursuivre une éducation tout au long de la vie, pour tout public, indépendamment de sa situation financière, sa religion, son âge et son origine.

Pour plus d’information, visitez www.upcge.ch

Beatriz Fernandez

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Coup de projecteur sur la ‘Trade School Paris’

La Trade School Paris est née en 2012 à la faveur d’une rencontre entre Rachel Arnould et Carmen Bouyer, alors respectivement étudiantes à l’Institut Géographique et à l’ENSAD, l’Ecole Supérieure des Arts Décoratifs à Paris.

A cette époque, Rachel Arnould était engagée dans « Pot’ig », un projet de distribution de légumes biologiques en circuit court, et Carmen Bouyer, étudiante en design, spécialisée dans les liens entre art et enjeux environnementaux en milieu urbain, venait de rencontrer l’équipe de la Trade School New York, un lieu alternatif d’échange de connaissances basé sur le troc.

Les deux jeunes femmes font connaissance dans le cadre du projet Pot’ig, qui les rassemble autour de valeurs communes : mettre en place un mode de consommation durable en valorisant les canaux de distribution courts, c’est-à-dire, en privilégiant la relation directe entre producteurs locaux et consommateurs.

De leur engagement commun à promouvoir un modèle de consommation pérenne et basé sur l’autonomisation des acteurs, nait le projet de création de la trade school Paris. Carmen Bouyer, marquée par son expérience à la Trade School NY, décide de s’en inspirer pour mettre sur pied un espace d’apprentissage informel en collaboration avec Rachel Arnould. La Trade School Paris est née.

Cet espace dédié au troc de connaissances est caractérisé par la mise en relation directe des élèves et enseignants par le biais d’une plateforme internet. Informel, ce concept fait tomber les barrières sociales en permettant à tous d’être enseignant. Particuliers passionnés y proposent une activité, intéressés s’y inscrivent et les deux parties se rencontrent ensuite physiquement dans le cadre du cours. La circulation des savoirs et savoir-faire s’en trouve ainsi facilitée, les interactions sociales renforcées.

La première saison de la Trade School Paris se tient au Palais de Tokyo, grâce à un projet de Carmen éco conçu qui y est abrité et qui permet à la Trade School de trouver un emplacement où déployer ses activités. Les deux camarades investissent ainsi l’espace où elles lancent l’école de troc qui bénéficie d’une réception favorable. Au programme : atelier de teintures naturelles, fabriquées à partir de fruits et légumes produits localement, introduction à l’agro-écologie, aux circuits courts, mais encore fabrication d’ordinateurs à partir de pièces recyclées…

Puis, la Trade School Paris change de cadre. Cette dernière prend alors ses quartiers dans un jardin partagé, « le jardin du ruisseau » où des activités de plein air sont proposées. Suivent un espace d’art, et un café associatif, « Le Moulin à Café ». Au fil de ses pérégrinations, la Trade School rencontre un accueil à géométrie variable. Tantôt elle suscite l’enthousiasme chez certaines communautés, dont le terreau les sensibilise de manière plus aigüe à cette forme d’échange, tantôt elle se heurte à l’incompréhension dans d’autres espaces où le concept de gratuité prime sur la notion de troc, pas encore suffisamment ancrée.

Après avoir expérimenté divers emplacements associatifs et alternatifs, et forte de ces expériences et des réactions suscitées, la Trade School Paris ouvre à présent un nouveau chapitre de son existence : l’enjeu est de trouver un lieu stable pour y développer ses activités. Elle aborde ainsi une nouvelle phase de maturité. Dans ce but, elle prépare activement une campagne de communication afin de renforcer son équipe, qui comprend déjà 6 bénévoles, pour démarrer l’année 2015 dans un nouvel élan. Un autre objectif fondamental consistera à mener un travail de sensibilisation autour du troc, où la notion primordiale de valeur dans l’échange reste encore trop sous-estimée de manière générale.

http://tradeschool.coop/paris/

Aude Lerner

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Pot’ig : réconcilier milieu urbain et milieu rural

Depuis quelques années, nombre d’initiatives ont vu le jour en région parisienne et en France pour réconcilier le milieu urbain avec un mode de vie plus durable. Pot’ig en est l’une d’elles.

Ce projet a été lancé en 2012 sur le campus Panthéon Sorbonne 1 par Rachel Arnould. C’est une initiative qui s’inspire des AMAP, association pour le maintien d’une agriculture paysanne. Le but est de proposer aux étudiants et aux personnels du campus des paniers de fruits, légumes et produits biologiques à un prix abordable tout au long de l’année universitaire. Ce projet se fait en circuit économique court. En effet, il n’y a pas d’intermédiaires entre les consommateurs et les producteurs, ce qui permet de créer du lien entre les membres de la communauté et de proposer le panier à un prix avantageux.

Pour favoriser la bonne marche du projet, il a fallu prendre en considération certains facteurs : dû aux variations saisonnières, les maraîchers sont soumis à des rendements fluctuants, ce qui ne leur garantit pas un revenu stable tout au long de l’année. Pour pallier à cet inconvénient, un contrat a été passé entre agriculteurs et consommateurs: ces derniers payent à l’avance leur panier bio au mois et les maraîchers s’engagent à leur tour à respecter une charte agricole rigoureuse : culture biologique, qualité et fraîcheur des produits, diversité et quantité se doivent d’être au rendez-vous.

A travers ce projet, c’est le resserrement des liens de la communauté qui est visé. D’un côté, ce sont étudiants, professeurs, personnel administratif qui peuvent bénéficier sans distinction de cette formule. De l’autre, c’est un rapprochement entre milieux urbain et agricole qui en découle. L’agriculture de proximité est ainsi revitalisée.

En sus, pour assoir ce système sur des bases solides, les agriculteurs ont noué un partenariat avec plusieurs écoles. Ils parviennent ainsi à dégager des revenus honorables en étant en contact avec un nombre accru de consommateurs et à proposer leur panier à un prix encore plus abordable.

Une dynamique qui se nourrit d’elle-même.

Aude Lerner

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Pot’ig: reconciling urban and rural areas

In recent years, a number of initiatives have been launched in Paris and in France to reconcile the urban environment with a sustainable way of living. Pot’ig is one of them.

This project was launched by Rachel Arnould in 2012 on the campus Pantheon Sorbonne 1. It is inspired by the The goal is to provide university students and staff on the Sorbonne campus with affordable baskets of locally organic grown produce throughout the academic year. A key feature of this project is direct distribution; that is, there are no intermediaries between consumers and producers, achieving a new balance between the city and rural areas. Plus, it allows urban consumers to enjoy high-quality, local produce at competitive prices.

To facilitate the smooth running of the project, certain factors need to be taken into account. Due to risks inherent to farming, crops are subject to fluctuating yields, and farmers have no guarantee of a stable income throughout the year. To address that problem, a deal was struck between farmers and consumers: consumers pay in advance for their monthly organic basket and farmers commit themselves to meeting strict agricultural standards. Organic-grown, quality and freshness, diversity and quantity are minimum requirements.

Thanks to this project, a new relationship has been forged between urban and rural community members. On the one hand, students, teachers and administrative staff at the university all benefit from Pot’ig, regardless of their background and purchasing power. On the other hand, the link between urban and agricultural environment is revived and sustained, and the local agricultural market it boosted.

To expand this system, farmers have initiated such partnerships with several other urban schools. By scaling up in this way, they manage to secure a reliable income by being in contact with a larger number of consumers, and are able to offer produce baskets at an even more affordable price.

A self-sustaining logic.

Translation : Aude Lerner

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